Turquie / Partie 1 : Istanbul
octobre 09, 20215 jours entre deux mondes
Byzance, Constantinople, Istanbul... quoi de mieux que cette cité mythique, classée à l'UNESCO, et ses 15 millions d'habitants pour démarrer notre voyage ? Située sur le Bosphore, faisant le lien entre l'Europe et l'Asie, mêlant les cultures occidentales et orientales, cette cité millénaire ne nous a pas laissé indifférents.
Des échoppes artisanales et cafés branchés du quartier Galata aux bars vivants de Karakoy, en passant par les mosquées titanesques de Sultanahmet et le bazar égyptien d'Eminönü, des artères commerçantes de Taksim aux rives orientales de Kadikoy, c'est plusieurs millénaires d'histoire et un melting pot culturel et religieux qui se découvrent dans un véritable "chaos organisé".
Les 5 journées que nous avons pu consacrer à cette ville, la plus grande de Turquie, n'ont pas été de trop pour nous donner un bon aperçu de cette cité.
Pour l'occasion, Caro nous accompagne sur cette première virée avant de nous laisser poursuivre notre périple à deux 😀
Tout juste débarqués du flambant neuf Istanbul Airport situé sur les rives de la mer noire, nous arrivons sur la grande (et froide) place Taksim après 45 minutes de bus au cœur d'une circulation chaotique. La place en elle même et ses environs n'ayant que peu d'intérêt, nous rejoignons notre appartement pour nous délester de nos lourds sacs à dos, avant de partir découvrir le quartier Galata, connu pour sa célèbre tour. Nous sommes tout de suite dans l'ambiance entre les concerts de klaxon, la foule qui parcourt les rues et les multiples commerces.
Une erreur de GPS plus tard grâce à laquelle nous avons pu découvrir par hasard un quartier entier rempli de magasins de lustres (nous n'avons toujours pas compris comment ils peuvent tous tourner !), nous retrouvons un peu de calme le long du Bosphore avant de replonger dans la frénésie du mythique pont Galata. Celui-ci lie les deux rives occidentales de part et d'autre du Bosphore : la partie historique au sud et la partie plus récente au nord. Si le pont Galata d'aujourd'hui a perdu de son charme, avec à l'étage inférieur ses restaurants à touristes, et à la partie supérieure une circulation automobile intense, il n'en reste pas moins le cœur névralgique de la ville. De très nombreux pêcheurs s'y empressent à toute heure de la journée ne laissant que peu de place aux bateaux et ferries pour circuler.
À peine sortis du pont nous arrivons au bazar égyptien où se multiplient les vendeurs d'épices et de thé. Le premier contact avec ce bazar et ses environs est un peu compliqué pour Maelle et Caro qui se sentent oppressées par la foule et les rabatteurs, qui n'ont pas beaucoup de mal à comprendre que nous sommes des touristes ! Le quartier entier est peuplé de boutiques en tout genre et la foule est impressionnante (l'impression étant sans doutes décuplée après un an et demi de covid et de confinements). Chaque mètre carré de libre est utilisé jusqu'aux confins des passages sous terrain où on peut acheter de tout, des contre façons grossières aux serres flex !
Nous décidons de retourner prendre un peu de calme sur le rooftop de notre Airbnb situé non loin de la tour Galata, profitant d'une belle vue sur le Bosphore et la rive asiatique, avant d'aller manger un bout non loin de là. La soirée se terminera par un apéro sur le rooftop au Fanta, pas simple de trouver des épiceries vendant de l'alcool !
Après un premier réveil à 6h au son de l'appel des muezzins, la deuxième journée démarre par la visite de la mosquée Sainte Sophie dans le quartier Sultanahmet, au sud du pont Galata. Successivement église, mosquée, musée, puis à nouveau mosquée depuis peu, elle se visite gratuitement en dehors des heures de prière (comme toutes les autres mosquées de la ville). Il suffit simplement de retirer ses chaussures et de couvrir ses cheveux pour les filles. Si l'extérieur de la mosquée est imposant, l'intérieur est également immense et la salle de prière, sous le dôme, impressionnante. Cette visite et les autres qui suivront dans la journée nous donnent l'impression que les mosquées sont de véritables lieux de vie, nous verrons notamment plusieurs hommes venir simplement "se poser" pour lire un livre, regarder leur téléphone ou même faire une sieste, au calme et loin de la frénésie qui règne dans les rues. Néanmoins, la place des femmes reste reléguée à un petit coin isolé de la salle de prière, à l'écart, comme pour les "cacher"...
Juste en face de Sainte Sophie se situe l'imposante mosquée bleue qui, malheureusement, était en travaux. Nous poursuivons alors par les petites ruelles du quartier historique de Sultanahmet qui surplombent le Bosphore et la mer de Marmara avant de remonter vers le grand bazar. 21 portes, 4 000 commerces, 30 000 employés (presque la moitié de Saint Nazaire), rien que ça ! Et encore, ces chiffres impressionnants qui font du Grand Bazar d'Istanbul le plus grand centre commercial fermé du monde ne concernent que la partie "fermée du bazar". En réalité, c'est tout un quartier qui vit du commerce. Les allées de bijoutiers suivent les allées de tapis et, en extérieur, les rues de boutiques de bonnets précédent celles spécialisées dans l'électronique et suivent celles vendant des robes de mariées.
Deux mosquées et un repas sur les hauteurs de la ville (avec une vue splendide et une Maëlle qui se prend des excréments de mouette 😁) plus tard, c'est vers le quartier de Fener, à l'écart des circuits touristiques, que l'on se dirige. Maëlle et Caro suivent tant bien que mal Thomas qui avance sereinement au milieu des échangeurs routiers en travaux, traversant "à la turque sinon on ne passe jamais", mais le jeu en vaut la chandelle ! On découvre un quartier étonnant, avec deux facettes : une partie basse, près du Bosphore, remplie de petits restaurants et bars cosmopolites. En grimpant les charmantes ruelles très pentues de cet ancien quartier juif on arrive alors dans la partie haute où les femmes disparaissent sous leurs burkas, dès leur plus jeune âge. Ces deux mondes semblent cohabiter dans le respect, sans nécessairement se mélanger mais sans pour autant se juger. Les ruelles se suivent et ne se ressemblent pas et nous redescendons du côté de Balat, à deux pas de Fener, au milieu des boucheries et marchands de fruits et légumes.
Le retour vers notre quartier se fait en bateau. De très nombreuses lignes de bateaux permettent de connecter les différents quartiers de la ville de façon efficace pour un prix dérisoire. Le trajet est agréable alors que nous retrouvons des vendeurs de thé jusqu'à l'intérieur du navire.
Nous terminons notre journée par un tour dans le très dynamique quartier portuaire de Karaköy. Un resto et un apéro sur le rooftop (avec des bières cette fois !) permettent de conclure en beauté cette journée qui aura vu Caro battre son record de kilomètres à pied sur un seul jour !
La troisième journée est plus reposante avec au programme de la matinée la visite du palais Topkapi (prononcez "Topkapeu" !) ayant vu séjourner sur les hauteurs de Sultanahmet les sultans de l'empire Ottoman. Cette visite sera une déception pour nous trois. Si le cadre et les bâtiments sont intéressants à découvrir, nous avons un peu l'impression de nous "faire avoir" et de rater l'essentiel. En effet de nombreux bâtiments sont fermés pour travaux dont le plus célèbre, le "trésor". Pour autant le tarif de la visite reste le même à un niveau qui est très important pour le pays (200 livres turques, environ 20€ au moment de notre séjour). Avec du recul, nous aurions choisi de visiter plutôt le harem situé au même endroit, pour la moitié du prix. Néanmoins les salles et kiosques accessibles restent agréables même si nous gardons dans notre tête la visite de l'Alhambra à Grenade et, surtout, de l'Alcazar à Séville qui à nos yeux surpassent largement le palais Topkapi. Nous aurons tout de même eu la chance de voir, paraît-il, la barbe et les dents de Mahomet !
Un doner kebab de rue plus tard on embarque pour deux heures de croisière sur le Bosphore à un prix bien plus intéressant (12 livres soit 1.20€ environ !). La balade est agréable et permet de se rendre compte de l'étendue incroyable de la ville. C'est l'occasion de découvrir depuis l'eau des quartiers plus excentrés comme Besiktas ou d'aborder la partie asiatique. Les rives du Bosphore semblent très animées et vivantes du côté européen notamment. Côté asiatique, de splendides demeures se succèdent au fur et à mesure que l'on s'éloigne du centre.
On profite de la sortie du bateau pour repasser par le bazar égyptien où les filles se sentent maintenant plus à l'aise. Quelques épices et souvenirs achetés plus tard, on retourne vers notre tour Galata manger dans un excellent restaurant au propriétaire fort sympathique !
Pour le quatrième jour et le départ de Caro, après un sympathique petit déjeuner dans notre quartier nous remontons vers la place Taksim en remontant l'artère commerçante Isitkal. C'est à la place Taksim que nous disons au revoir à Caro qui prend son bus pour l'aéroport, rdv dans 8 mois et prend bien soin de notre chat !!!
Nous profitons d'être à Taksim pour aller visiter à une petite demie heure de là le quartier de Besiktas. Encore un nouveau lieu de vie qui confirme notre sentiment que cette ville est un véritable enchevêtrement de quartiers ayant chacun leur propre identité. Les rues commerçantes sont agréables et on commence à s'habituer à ce bruit et à ce "joyeux bordel" permanent. On rentre enfin se reposer dans notre logement en ... bateau bien entendu!
Nous ne pouvions pas quitter Istanbul sans aborder la partie asiatique de la ville. Après 10 minutes de bateau depuis Karaköy nous arrivons à Kadiköy où nous nous perdons dans ses ruelles animées et son marché. À quelques rues résidentielles de là se trouvent le quartier très agréable de Moda, loin du bruit et vacarme de la ville. Un brunch avalé plus tard, nous prenons un bus en direction de l'aéroport de la rive asiatique afin de récupérer notre voiture de location. Après 5h de route fatigantes, à éviter de nuit les camions sans éclairage et les piétons qui traversent des 2x2 voies, il est temps d'avaler un pide (pizza turque) et de se coucher !
La suite dans un prochain article...
Adresses et conseils
(le cours de la livre turque évoluant rapidement, nous préférons indiquer les prix en euro. Au moment de notre séjour, 10 livres turques valaient environ 1€)
Nous avons pris un Airbnb pour 3 personnes à un peu moins de 50€ la nuit, mais il est possible de trouver largement moins cher, que ce soit sur Airbnb ou sur Booking. Nous désirions pour démarrer notre voyage un appartement entier pour ce séjour avec un minimum de confort, ce qui ne correspond pas à un budget "backpacker".
- Restos/Bars : on vous donne nos adresses qui nous ont donné satisfaction :
> Midpoint (environ 10€/pers) : la carte est assez classique et adaptée aux touristes, mais le cadre est sympa dans un passage non loin de la tour Galata.> Mimar Sinan Teras Cafe (environ 7€/personne) : là aussi la carte n'est pas sensationnelle mais le lieu vaut le détour pour sa grande terrasse offrant une vue magnifique sur le Bosphore et Istanbul, sur les hauteurs de Sultanahmet.> Tükkan (environ 6€/personne) : bar/resto branché dans le quartier de Karaköy où nous avons pris des mezze et aiguillettes de poulets bien épicées ! La nourriture est bonne et le service au top.> Galata Lilly Restaurant (environ 10€/personne) : très bon restaurant traditionnel turc à côté de la tour Galata. Le service est top avec desserts et thé offerts, nous y sommes allés deux fois !> Dükkan Galata (environ 11€/personne) : lui aussi situé vers la tour Galata, agréable bar branché dans une ruelle au calme, idéal pour un petit déjeuner ou un brunch.> 180 Coffee Bakery (environ 7€/personne) : ce bar branché propose lui aussi de bons petits déjeuners ou brunchs mais du côté asiatique, dans le quartier de Kadikoy.
- Transports : nous avions lu avant de partir qu'il était très fortement conseillé de prendre l'Istanbul Card pour économiser sur les transports. Néanmoins, nous aimons marcher et de notre point de vue tous les points d'intérêt peuvent aisément se faire à pied ! Nous avons simplement pris 3 fois le bateau pour 5 livres le trajet (bornes à chaque terminal de bateau, attention sur certaines bornes on ne peut que recharger l'Istanbul Card, sur d'autres qu'acheter un pass 3 voyages...) et pris le bus pour rejoindre notre location de voiture à l'aéroport côté asiatique. À notre sens l'Istanbul Card n'est pas du tout indispensable mais nous aimons marcher beaucoup...
Pour le trajet entre l'Istanbul Airport et Taksim on vous conseille le bus Havaist 16 qui ne coûte que 35 livres et vous dépose à Taksim après 45 minutes à 2h de trajet, suivant la circulation ☺️ Il suffit de suivre les panneaux "bus" à l'arrivée et le billet peut être payé en carte à l'entrée dans le véhicule.
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